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pas vers Griffe-d’Ours, étendu garrotté par terre, tira son couteau de la gaine qui pendait à sa ceinture, se baissa, souleva péniblement l’Iroquois par sa touffe de cheveux, et, enfin, l’assit tout à fait. Puis il appuya de toute sa pesanteur son genoux gauche sur le dos de Griffe-d’Ours, lui cerna la peau du crâne d’un coup de la pointe de son couteau à scalper, saisit la chevelure à deux mains et tira violemment dessus. Mais ses forces le trahirent et il s’affaissa à genoux auprès de sa victime. On vit le sang couler à travers les bandages qui couvraient la blessure du Huron.

Joncas s’avança pour le relever et l’entraîner à l’écart. Le Renard-Noir lui jeta un regard de reproche et se releva seul en chancelant.

Le Canadien le laissa faire.

Le Huron appuya son pied gauche sur l’épaule de Griffe-d’Ours, raidit tous ses muscles et donna un coup terrible sur la chevelure, qui lui resta dans les mains toute dégoutante de sang.

Mais, épuisé par cet effort et manquant tout à coup de point d’appui, le chef huron tomba à la renverse.