Aller au contenu

Page:Marmontel - Mémoires de Marmontel - M. Tourneux, Lib. des biolio., 1891, T2.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’intrigue avoit fait des progrès ; elle en étoit au dénouement. Le rendez-vous étoit donné ; la jeune dame y étoit allée ; elle y étoit dans le moment même où M. d’Argenson, Mme d’Estrades, Quesnay et moi, nous étions ensemble dans le cabinet du ministre nous deux témoins muets, mais M. d’Argenson et Mme d’Estrades très occupés, très inquiets de ce qui se seroit passé. Après une assez longue attente, arrive Mme de Choiseul, échevelée et, dans le désordre, qui étoit la marque de son triomphe. Mme d’Estrades court au-devant d’elle, les bras ouverts, et lui demande si c’en est fait. « Oui, c’en est fait, répondit-elle, je suis aimée ; il est heureux ; elle va être renvoyée ; il m’en a donné sa parole. » À ces mots, ce fut un grand éclat de joie dans le cabinet. Quesnay lui seul ne fut point ému. Docteur, lui dit M. d’Argenson, rien ne change pour vous, et nous espérons bien que vous nous resterez. — Moi ! Monsieur le comte, répondit froidement Quesnay en se levant ; j’ai été attaché à Mme de Pompadour dans sa

    main de M. de Stainville (plus tard premier ministre), marié le 27 avril 1751 à Charlotte-Rosalie de Romanet, nièce de Mme d’Estrades. À l’occasion de ce mariage, Choiseul-Beaupré fut honoré du titre de menin honoraire du Dauphin et sa femme de dame surnuméraire de Mesdames. Elle mourut à vingt ans, le 2 juin 1753. Choiseul-Beaupré épousa, au mois d’avril 1756, Mlle Thiroux de Mauregard, sœur de Mme de Pracomtal.