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Page:Marmontel - Mémoires de Marmontel - M. Tourneux, Lib. des biolio., 1891, T3.djvu/179

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Majesté se propose d’aller au-devant du vœu bien légitime de ses sujets, en invitant les États généraux à examiner eux-mêmes la grande question qui s’est élevée sur les lettres de cachet. Vous ne souhaitez, Sire, que le maintien de l’ordre, et vous voulez abandonner à la loi tout ce qu’elle peut exécuter. C’est par le même principe que Votre Majesté est impatiente de recevoir les avis des États généraux sur la mesure de liberté qu’il convient d’accorder à la presse et la publication des ouvrages relatifs à l’administration. Enfin, Sire, vous préférez, avec raison, aux conseils passagers de vos ministres, les délibérations durables des États généraux de votre royaume ; et, quand vous aurez éprouvé leur sagesse, vous ne craindrez pas de leur donner une stabilité qui puisse produire la confiance, et les mettre à l’abri des variations dans les sentimens des rois vos successeurs. »

Ce discours du ministre, imprimé, publié, répandu dans tout le royaume comme le gage solennel des intentions du roi, lui donnoit un droit légitime à la confiance des peuples ; et si, d’après ces dispositions, les États avoient bien voulu se constituer le conseil suprême d’un roi qui ne vouloit que ce qui étoit juste, et qui vouloit tout ce qui étoit juste ; d’un roi qui, de concert avec la nation, étoit déterminé à poser sur des