Aller au contenu

Page:Marmontel - Mémoires de Marmontel - M. Tourneux, Lib. des biolio., 1891, T3.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LIVRE XV


D’abord, entre les ordres, la contestation s’éleva, comme on l’avoit prévu, sur la manière de se former. Leur première résolution fut, du côté du tiers état, de ne jamais délibérer par chambre, et, du côté de la noblesse et du clergé, de ne jamais délibérer par tête : résolution qui rompoit dès l’entrée la convocation des États, si chacun des partis se fût tenu inébranlable.

Mais le parti des premiers ordres, déjà trop foible, s’affoiblit encore en prenant mal son point d’appui. Le tiers, pour l’engager à délibérer en commun, commença par lui demander la vérification des pouvoirs ; et il étoit évidemment fondé à vouloir que ce fût ensemble et en commun que s’en fit l’examen : ne falloit-il pas se connoître ? À quoi s’engageoit-on en se communiquant les