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Page:Marmontel - Mémoires de Marmontel - M. Tourneux, Lib. des biolio., 1891, T3.djvu/56

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thélémy[1], qui, dans nos promenades, faisoit penser à celles de Platon avec ses disciples ; Bréquigny[2], qui avoit aussi de cette aménité et de cette sagesse antique ; Carbury[3], l’homme de tous les temps et de tous les pays par la riche variété de son esprit et de ses connoissances ; Boismont[4], tout François dans ses mœurs, mais singulier par le contraste de ses agrémens dans le monde et de ses talens dans la chaire ; Maury, plus fier de nous divertir par un conte plaisant que de nous étonner par un trait d’éloquence, et qui, dans la société, nous faisoit oublier l’homme supérieur pour ne montrer que l’homme aimable ; Godard[5], qui avoit aussi la verve d’une gaieté pleine d’esprit ; Desèze, qui bientôt vint donner à nos entretiens encore plus d’essor et de charmes.

  1. L’auteur du Voyage du jeune Anacharsis.
  2. L.-G. Oudart Feudrix de Bréquigny, célèbre érudit, membre de l’Académie française (1714-1794).
  3. Le comte Marin Carbury de Céphalonie, lieutenant-colonel au service de la Russie et directeur du corps des cadets, auteur du Monument de Pierre le Grand (Paris, Nyon, 1777, in-folio, 12 pl.), relation des travaux employés pour transporter à Saint-Pétersbourg le rocher sur lequel fut érigée la statue équestre due à Falconet et à son élève, Mlle Collot.
  4. L’abbé Nicolas Thyrel de Boismont (1715-1786), membre de l’Académie française.
  5. Jacques Godard, avocat au Parlement (1762-1791), député de Paris à l’Assemblée législative.