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ŒUVRES DE CLÉMENT MAROT.

Tétin propre pour en enfer
Nourrir l’enfant de Lucifer,
Tétin, boyau long d’une gaule,
Tétasse à jecter sur l’espaule,[1]
Quand on te voit, il vient à mainctz
Une envie dedans les mains
De te prendre avec les gans doubles
Pour en donner cinq ou six couples
De soufflez sur le nez de celle
Qui te cache soubz son esselle !
Va, grand vilain tétin puant,
Tu fournirois bien, en suant,
De civettes et de parfuns
Pour faire cent mille deffunctz !
Tétin de laydeur despiteuse,[2]
Tétin dont nature est honteuse,
Tétin des villains le plus brave,
Tétin dont le bout tousjours bave,
Tétin faict de poix et de glux !
Bren, ma plume, n’en parlez plus.
Laissez-le là, ventre sainct George,
Vous me fairiez rendre ma gorge.

  1. Dans quelques éditions postérieures, on trouve ici les deux vers suivants :
    Pour faire, tout bien compassé,
    Un chapperon du temps passé.
  2. Offensante.