De rechanter apres ta Chalemelle :
La tienne Amye Amarillis la belle.
O Melibée, Amy chier, et parfaict,
Ung Dieu fort grand ce bien icy m’a faict.
Lequel aussi tousjours mon Dieu sera,
Et bien souvent son riche autel aura
Pour sacrifice ung Aigneau le plus tendre,
Qu’en mon Trouppeau pourray choisir, et prendre :
Car il permect mes Brebis venir paistre
(Comme tu voys) en ce beau Lieu champaistre :
Vers 9. Melibee, mon bon amy parfaicî (a).
— Melibee } amy bon & parfaicî (b).
(a) G. Tory, 1532 ; I. de Channey ; P. Roffet, iS34&i$3S- — ( b ) Éd. 1537.
Nota. On remarquera dans les variantes de cette pièce de nombreux
exemples de coupes féminines, notamment aux vers 9, 57, 58, 76, 84., 85,
92, m, 131, 150, 151, 167, 168,169, 172. Le poète réunit a les faire difparaître
pour la plupart, fur les confeils de Jean le Maire, comme il nous le
dit lui-même dans fa préface, p. 16.
(1) Cette pièce marque les débuts
de Clément Marot ; elle fe
retrouve toujours en tête des premières
éditions du poëte, avec
l’indication fuivante : « L’Adolefcence
Clémentine, c’eft affauoir les
oeuures poétiques que Clément
Marot, de Cahors, en Quercy,
compofa en leage de fon adolefcence ,
& premièrement la première
Eglogue des Bucoliques de
Virgile, tranllatée de latin en
françoys. » Dans fon Eglogue au
Roy, Marot nous raconte comment,
fous la direction de fon
père, il elfayait fes forces dans
la carrière poétique :
Il me fouloit vne leçon donner
Pour doulcement la mufette entonner,
Ou à difler quelcque chanfon rurale
Pour la chanter en mode panourale.
Clément Marot dut avoir recours
à quelque ami complaifant
pour fe faire initier aux fecrets
de la langue de Virgile, car, pas
plus que fon père (Goujet, XI, 1),
il ne favait le latin. Son ignorance
à ce fujet nous eft atteftée
par une lettre de Jean Boyfîbné
à Jacques de Left : « Perlegi femel
& iterum dialogum tuum, cui
nomen Antileguleitas } in quo id
potiffimum tradaffe, mea fententia,
videris an melius & utilius fit
controverfias & lites difcuti gallice
an latine... In primis non
placet quod Clementem Marotum
introducis tradantem forenfia
& de latinis fermonibus
dilferentem, quando Marotus latine
nefcivit, etfi quantum ad
rhythmos gallicos attinet nemo
fuerit illo felicior, nec forum attigit
unquam, quod ipfe quodam
loco teftatur, dicens fe id cura