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Page:Marot - Les Œuvres, t. 3, éd. Guiffrey, 1881.djvu/93

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Il ne parloit tout que de playderie,
De Conseilliers, et d’emprisonnerie.
Vous souvient il (se me dirent ilz lors)
Que vous estiez l’aultre jour là dehors,
Qu’on recourut ung certain Prisonnier
Entre noz mains ? Et moy de le nyer :
Car soyez seur, si j’eusse dict ouy,
Que le plus sourd d’entre eux m’eust bien ouy :
Et d’aultre part j’eusse publicquement
Esté menteur. Car pourquoy, et comment
Eussé je peu ung aultre recourir,
Quand je n’ay sceu moymesmes secourir ?
Pour faire court, je ne sceu tant prescher,
Que ces Paillards me voulsissent lascher.
Sur mes deux bras ilz ont la main posée,
Et m’ont mené ainsi qu’une Espousée,
Non pas ainsi, mais plus roide ung petit :
Et toutefois j’ay plus grand appetit
De pardonner à leur folle fureur,
Qu’à celle là de mon beau Procureur.
Que male Mort les deux jambes luy casse :
Il a bien prins de moys une Becasse,
Une Perdrix, et ung Levrault aussi :
Et toutesfoys je suis encor icy.