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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/138

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la maison Royalle
Du Roy mon Pere à t'amye loyalle
Parlementas, d'elle tout vis à vis:
Si te prometz, que bien m'estoit advis,
Que tout le bien du Monde, et le deduit
N'estoit que dueil, pres du gracieux fruict
D'un des baisers, que de toy je receuz:
Mais noz espritz par trop feurent deceuz,
Quand tout soubdain la fatalle Deesse
En deuil mua nostre grande lyesse,
Qui dura moins que celle de Dido:
Car tost apres que l'enfant Cupido
M'eust faict laisser mon Pere puissant Roy,
Vinsmes entrer seuletz en desarroy
En ung grand boys, où tu me descendis,
Et ton manteau dessus l'herbe estendis,
En me disant, m'amye Maguelonne,
Reposons nous sur l'herbe qui fleuronne,
Et escoutons du Rossignol le chant.
   Ainsi fut faict. Adonc en arrachant
Fleurs, et boutons de beaulté tresinsigne,
Pour te monstrer de vray Amour le signe,
Je les gettoys de toy à l'environ,
Puis devisant m'assis sur ton giron:
Mais en comptant ce qu'avions en pensée,
Sommeil me print, car j'estois bien lassée.
Finablement m'endormy pres de toy,
Dont contemplant quelque beaulté en moy,