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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/156

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icelle praerie

Par grand terreur bruire l'Artillerie,

Comme Canons doubles, et racoursiz,

Chargez de pouldre, et gros bouletz massifz,

Faisans tel bruit, qu'il semble que la Terre

Contre le Ciel vueille faire la guerre.

Voylà comment (Dame tresrenommée)

Trimphamment est conduicte l'Armée,

Trop mieulx aymant combatre à dure oultrance

Que retourner (sans coup ferir) en France.

De Monseigneur, qui escrire en vouldroit,

Plus cler esprit que le mien y fauldroit:

Puis je sens bien ma plume trop ruralle

Pour exalter sa maison liberalle,

Qui à chascun est ouverte, et patente.

Son cueur tant bon gentils hommes contente,

Son bon vouloir gens de guerre entretient,

Sa grande vertu bonne justice tient,

Et sa justice en guerre la paix faict,

Tant que chascun va disant (en effect)

Voicy celluy tant liberal, et large,

Qui bien merite avoir Royalle charge,

C'est celluy là qui tousjours en ses mains

Tient, et tiendra l'amour de tous humains:

Car puis le temps de Cesar dict Auguste,

On n'a point veu Prince au monde plus juste.

Tel est le bruyt, qui de luy court sans cesse.

Entre le peuple, et ceulx de la noblesse,

Qui chascun jour honneur faire luy viennent

Dedans sa chambre, où maintz propos se tiennent,

Non pas d'Oyseaulx, de Chiens,