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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/155

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Ne font pas moins triumpher leurs bannieres:

Si que deça on ne sçaroit trouver

Homme, qui n'ayt desir de s'esprouver,

Pour acquerir par hault oeuvre bellique

L'amour du Roy; le vostre frere unique,

Et par ainsi, en bataille ou assault

N'y aura cil, qui ne prenne cueur hault,

Car la pluspart si hardiment yra,

Que tout le reste au choc s'enhardira.

De jour en jour une campagne verte

Voit on icy de gens toute couverte,

La picque au point, les tranchantes espées

Ceintes à droit, chausseures decoupées,

Plumes au vent, et haulx fiffres sonner

Sus gros tabours, qui font l'aer resonner:

Au son desquelz, d'une fiere façon,

Marchent en ordre, et font le limaçon,

Comme en batalle, affin de ne faillir,

Quand leur fauldra deffendre, ou assaillir,

Tousjours crians, les Ennemis sont nostres:

Et en tel poinct sont les six mil Apostres

Deliberez soubz l'espée Sainct Pol,

Sans que aulcun d'eulx se monstre lasche, ou mol.

Souventesfois par devant la maison

De Monseigneur viennent à grant foison

Donner l'aubade à coups de Hacquebutes,

D'un aultre accord qu'Espinettes, ou Flustes.

Apres oyt on sur