Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/170

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la ratiere:

Dont maistre rat eschappe vistement:

Puis mist à terre ung genoul gentement,

Et en ostant son bonnet de la teste,

A mercié mille fois la grant Beste:

Jurant le dieu des Souriz, et des Ratz,

Qu'il luy rendroit. Maintenant tu verras

Le bon du compte. Il advint d'adventure,

Que le Lyon pour chercher sa pasture,

Saillit dehors sa caverne, et son siege:

Dont (par malheur) se trouva pris au piege,

Et fut lié contre un ferme posteau.

Adonc le Rat, sans serpe, ne cousteau,

Y arriva joyeulx, et esbaudy,

Et du Lyon (pour vray) ne s'est gaudy:

Mais despita Chatz, Chates, et Chatons,

Et prisa fort Ratz, Rates, et Ratons,

Dont il avoit trouvé temps favorable

Pour secourir le Lyon secourable:

Auquel a dit: tays toy Lyon lié,

Par moy seras maintenant deslié:

Tu le vaulx bien, car le cueur joly as.

Bien y parut, quand tu me deslias.

Secouru m'as fort Lyonneusement,

Ors secouru seras Rateusement.

Lors le Lyon ses deux grands yeux vestit,

Et vers le Rat les tourna ung petit,

En luy disant, ô pauvre vermyniere,

Tu n'as sur toy instrument, ne maniere,

Tu n'as cousteau, serpe, ne serpillon,

Qui sceut coupper