Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/291

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Puis commenda tendre en forme facile

Ung Pavillon pour exquis Domicile,

Dedans lequel dresser il proposa

Son Lict de camp nommé en plein Concile

La digne Couche, où le Roy reposa.

Au Pavillon fut la riche paincture,

Monstrant par qui noz pechez sont remis:

C'estoit la nue, ayant en sa closture

Le Jardin clos, à tous humains promis,

La grand Cité des haulx Cieulx regardée,

Le Lys Royal, l'Olive collaudée,

Avec la Tour de David immobile.

Parquoy l'Ouvrier sur tous le plus habile

En lieu si noble assist, et apposa

(Mettant en fin le dict de la Sybille)

La digne Couche, où le Roy reposa.

D'antique ouvrage a composé Nature

Le boys du Lict, où n'a ung poinct obmis:

Mais où Coissin plume tresblanche, et pure

D'ung blanc Coulomb le grand Ouvrier a mis:

Puis Charité tant quise, et demandée

Le Lict prepare avec Paix accordée:

Linge trespur Dame Innocente file:

Divinité les trois Rideaulx enfile,

Puis à l'entour les tendit, et posa,

Pour preserver du vent froit, et mobile,

La digne Couche, où le Roy reposa.

Aulcuns ont dit noire la Couverture:

Ce qui n'est pas, car du Ciel fut transmis