Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/337

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Par ung desir de monstrer ma prouesse

Souvent l'assaulx: mais il demande, où est ce?

Ou dort (peult estre) et mon cueur veille à part

En languissant.

Puis quand je veulx luy jouer de finesse,

Honte me dict, cesse ma fille, cesse,

Garde t'en bien, à honneur prends esgard:

Lors je responds, honte, allez à l'escart,

Je ne veulx pas perdre ma jeunesse

En languissant.


IX

Du mal content d'Amours

D'estre amoureux n'ay plus intention,

C'est maintenant ma moindre affection,

Car celle là, de qui je cuydoye estre

Le bien aymé, m'a bien faict apparoistre,

Qu'au faict d'amour n'y a que fiction.

Je la pensoys sans imperfection,

Mais d'aultre Amy a prins possession:

Et pource plus ne me veulx entremettre

D'estre amoureux.

Au temps present par toute nation

Les Dames sont comme ung petit Syon,

Qui tousjours ploye à dextre, et à senestre.

Brief, les plus fins ne s'y sçavent congnoistre:

Parquoy concludz, que c'est abusion

D'estre amoureux.


X

De l'absent de s'Amye

Tout au rebours (dont convient que languisse)

Vient mon vouloir: car de bon cueur vous veisse,