Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/336

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Le vin que si bien avallez

Vous le mect il en la cervelle?

Vous estes rapporte nouvelle,

D'aultre chose ne vous mefiez,

On le m'a dit.

Mais si plus vous advient, Meselle,

Vos Reins en seront bien gallez:

Allez de par le Diable, allez,

Vous n'estes qu'une Maquerelle,

On le m'a dit.


VII

A ung Poëte ignorant

Qu'on meine aux Champs ce Coquardeau,

Lequel gaste (quand il compose)

Raison, Mesure, Texte, et Glose,

Soit en Ballade, ou en Rondeau.

Il n'a cervelle, ne cerveau:

C'est pourquoy, si hault crier j'ose,

Qu'on meine aux champs ce Coquardeau.

S'il veult rien faire de nouveau,

Qu'il oeuvre hardiment en Prose

(J'entends s'il en sçait quelcque chose)

Car en Rime ce n'est qu'ung veau,

Qu'on meine aux champs.


VIII

De la jeune Dame, qui a vieil Mary

En languissant, et en griefve tristesse

Vit mon las cueur, jadis plein de liesse,

Puis que l'on m'a donné Mary vieillard.

Helas pourquoy? riens ne sçait du vieil art

Qu'aprend Venus l'amoureuse Deesse.