Aller au contenu

Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/339

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XII

A monsieur de Pothon, pour le prier de parler au Roy

Là où sçavez, sans vous ne puis venir,

Vous estes cil, qui povez subvenir

Facilement à mon cas, et affaire,

Et des heureux de ce Monde me faire,

Sans qu'aulcun mal vous en puisse advenir.

Quand je regarde, et pense à l'advenir,

J'ay bon vouloir de sage devenir:

Mais sans support je ne me puis retraire

Là où sçavez.

Male Fortune a voulu maintenir,

Et a juré de tousjours me tenir:

Mais (Monseigneur) pour l'occire, et deffaire,

Envers le Roy vueillez mon cas parfaire,

Si que par vous je puisse parvenir,

Là où sçavez.


XIII

De la mort de Monsieur de Chissay

D'un coup d'estoc Chissay noble homme, et fort,

L'an dix et sept soubz malheureux effort

Tomba occis au Moys qu'on seme L'orge

Par Pomperan: qui de Boucal, et Lorge

Fut fort blessé, quoy qu'il resistat fort.

Chissay beau, jeune, en credit, et support

Feit son debvoir au combat, et abord,

Mais par hasard fut frappé en la Gorge

D'un coup d'estoc.

Dont un chascun de dueil ses levres mord,

Disant helas l'honneste homme est il mort?

Pleust or à Dieu, et Monseigneur Sainct George,