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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/340

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Que tout baston eust esté en la Forge

Alors, qu'il fut ainsi navré à mort

D'un coup d'estoc.


XIV

A ung Poëte Françoys

Mieulx resonnant, qu'à bien louer facile,

Est ton renom volant du domicile

Palladial vers la Terrestre gent:

Puis vers les Cieulx, dont as le tiltre gent

D'Aigle moderne, à suyvre difficile.

Je dy moderne, antique en façon mille:

Ce qui pres toy me rend bas, et humile,

D'autant que Plomb est plus sourd que l'Argent

Mieulx resonnant.

Ainsi ma plume, en qui bourbe distille,

Veult esclaircir l'onde claire, et utile,

Dont le gravier est assez refulgent

Pour troubler l'Oeil de l'esprit indigent,

Qui en tel cas a besoing d'aultre stile

Mieulx resonnant.


XV

Au Seigneur Theocrenus, lisant à ses Disciples

Plus proffitable est de t'escouter lire,

Que d'Apollo ouyr toucher la lyre,

Où ne se prend plaisir que pour l'Oreille:

Mais en ta Langue ornée, et nonpareille

Chascun y peult plaisir, et fruict eslire.

Ainsi d'autant qu'un Dieu doibt faire, et dire

Mieulx qu'un Mortel, chose où n'ayt que redire,

D'autant il fault estimer ta merveille