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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/343

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Durant ses jours: mais ta Plume dorée

D'elle seroit à present adorée,

S'elle vivoit par volunté divine.

Car tout ainsi que le feu l'Or affine,

Le Temps a faict nostre langue plus fine,

De qui tu as l'eloquence asseurée

D'avoir le pris.

Doncques ma Main rends toy humble, et benigne,

En donnant lieu à la Main feminine:

N'escriptz plus rien en Ryme mesurée,

Fors que tu es une Main bien heurée,

D'avoir touché celle qui est tant digne

D'avoir le pris.


XX

Responce au précédent Rondeau par la dicte Jehanne Gaillarde

De m'acquiter je me trouve surprise

D'ung foible esprit, car à toy n'ay sçavoir

Correspondant: tu le peulx bien sçavoir,

Veu qu'en cest art plus qu'aultre l'on te prise.

Si fusse autant eloquente, et apprise,

Comme tu dys, je feroys mon debvoir

De m'acquiter.

Si veulx prier la grâce en toy comprise,

Et les vertus, qui tant te font valoir,

De prendre en gré l'affectueux vouloir,

Dont ignorance a rompu l'entreprinse

De m'acquitter.


XXI

A celluy dont les Lettres Capitales du Rondeau portent le nom