Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/360

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Mais ton cueur est plein de fallace:

Voylà qui m'en faict deporter

Du tout.


LI

D'alliance de Soeur

Par alliance ay acquis une Soeur,

Qui en beaulté, en grâce, et en doulceur

Entre ung milier ne trouve sa pareille:

Aussi mon cueur à l'aymer s'appareille,

Mais d'estre aymé ne se tient pas bien seur.

Las, elle m'a navré de grand vigueur,

Non d'ung cousteau, ne par haine, ou rigueur,

Mais d'ung baiser de sa bouche vermeille

Par alliance.

Cil qui la voit, jouyt d'ung treshault heur:

Plus heureux est, qui parle à sa haulteur,

Et plus heureux, à qui preste l'oreille:

Bien heureux donc debvroit estre à merveille

Qui en amours seroit son serviteur

Par alliance.


LII

D'une Dame, ayant beaulté, et bonne grâce

Grande vertu, et beaulté naturelle

Ne sont souvent en forme corporelle,

Mais ta forme est en beaulté l'outrepasse,

D'aultant que l'Or tous les Metaulx surpasse,

Et si voit on mainte vertu en elle.

Aussi par tout en volle la nouvelle,

En ce qui plus ton renom renouvelle,

C'est que tu as (toy seulle) double grâce,

Grande vertu.