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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/391

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Menteur ne seroit dict,

Ne vous froide amoureuse,

Et moy pauvre interdict

Serois personne heureuse:

Quand viens à remirer

Sa belle jouyssance,

Il n'est en ma puissance

De ne la desirer:

Et pour y aspirer

N'en doy perdre louange,

Ne d'honneur empirer:

Suis je de fer, ou Ange?

Qu'est besoing de mentir?

J'ose encores vous dire,

Que plus fort vous desire,

Quand veulx m'en repentir:

Et pour aneantir

Ce desir, qui tant dure,

Il vous fauldroit sentir

La peine que j'endure.

Vostre doulx entretien,

Vostre belle jeunesse,

Vostre bonté expresse

M'ont faict vostre, et m'y tien:

Vray est, que je voy bien

Vostre amour endormie,

Mais langueur ce m'est bien

Pour vous, ma chere Amye.