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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/47

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Dedans la Nef du triumphant dommaine
Songeant, resvant, longuement me pourmaine
Voyant reffus, qui par dures alarmes
Va incitant l'oeil des Amans à larmes
Oyant par tout des cloches des doulx sons,
Chanter versetz d'amoureuses leçons,
Voyant chasser de Cupido les serfz,
L'ung à Connilz, l'autre à Lievres, et Cerfz,
Lascher Faulcons, Levriers courir au boys,
Corner, souffler, en Trompes et haultboys:
On crie, on prend: l'ung chasse, et l'autre happe,
L'ung a jà pris, la beste luy eschappe,
Il court apres, l'autre rien n'y pourchasse:
On ne veit onc ung tel deduyt de chasse,
Comme cestuy. Or tiens je tout pour veu,
Fors celle là, dont veulx estre pourveu,
Qui plongé m'a au gouffre de destresse.
C'est de mon cueur la treschere maistresse,
De peu de gens au Monde renommée,
Qui ferme Amour est en Terre nommée.
Long temps y a, que la cherche, et poursuis,
Et (qui pis est) en la terre où je suis
Je ne voy rien, qui me donne asseurance,
Que son gent corps y fasse demourance:
Et croy qu'en vain je la voys reclamant,
Car là dedans je voy ung fol Amant,
Qui va choisir une Dame assez pleine
De grand beaulté. Mais tant y a, qu'à peine
Eus contemplé son maintien gratieux,