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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/503

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Ce qu'elle a fait, quoy qu'on ait desservy.
La Mer respond, que sain le sceut bien rendre
En Terre ferme, où soubdain fut ravy.
Nature dit, que Mort a l'audivy
Par dessus elle, et qu'en rien ne peult mais.
La Mort respond, que les plus grans jamais
N'espargnera. Et Fortune l'infâme
Dit, qu'elle est née à faire tort, et blasme.
Laissons la donc en sa coustume vile:
Et supplions le filz de nostre Dame,
Qu'en fin es Cieulx il nous face veoir l'âme
Du feu Baron, dict Jehan de Malleville.
              Amen.


Complaincte d'une Niepce,

sur la Mort de sa Tante

O que je sens mon cueur plein de regret,
Quand souvenir ma pensée resveille
D'ung dueil caché au plu profond secret
Du mien esprit, qui pour se plaindre, veille.
   Seigneurs lisans, n'en soyez en merveille,
Ains voz douleurs à la mienne unissez:
Ou pour le moins ne vous esbahissez,
Si ma douleur est plus qu'aultre profonde:
Mais tout ensemble estonnez vous assez,
Comment je n'ay en mon cueur amassez
Tous les regretz, qui furent onc au Monde.
Tous les regretz, qui furent onc au Monde,
Venez saisir la dolente Niepce,
Qui a perdu par fiere Mort immunde,
Tante, et attente, et entente, et lyesse,
Perdu (helas) gist son corps. Et qui est ce?