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CHAPITRE V


La préfecture de Versailles. — M. des Touches. — Nos dîners en ville. — Une rencontre imprévue. — Mariage de Virginie Nodier. — Première visite à ma marraine. — Le duc de Richelieu. — Désintéressement médiocre de la Fayette. — La pipe du premier ministre. — Mme de Montcalm et Mme de Jumilhac. — Alexandre de Fleury et son père. — Folie d’Ernest des Touches. — Le mariage de sa sœur. — Maternité récalcitrante. — Les bons conseils du docteur Chaussier.


Je descendis à Paris chez un des bons amis de ma famille que j’avais vu à plusieurs reprises déjà, Joseph Bruand, récemment nommé sous-préfet ; c’était un jeune homme d’une trentaine d’années, instruit, spirituel, ancien secrétaire particulier de M. le baron des Touches, qui l’avait lancé lui-même dans la carrière administrative. Il devait être mon introducteur à la préfecture de Versailles.

Pourvu de la sous-préfecture de Barcelonnette, et craignant de se trouver seul au milieu de ce pays de marmottes, il était allé bien vite prendre à Lons-le-Saunier une femme de vingt ans, dont il connaissait beaucoup la famille, et cette femme, jolie, agréable, s’essayait déjà, dans son petit appartement de la rue de l’Université, au métier, toujours si doux pour une jeune mariée, de maîtresse de maison. Je fus accueilli dans ce jeune et frais ménage comme si j’eusse été le