Par suite de l’affection que lui portait l’empereur Alexandre, le duc de Richelieu obtint de ce monarque l’allégement des charges qui pesaient sur la France ; fit réduire à cinq ans, au lieu de sept, la durée de l’occupation étrangère, et réussit plus tard encore à faire abréger ce terme. Après ce résultat si heureux pour le pays, si heureux surtout pour les provinces occupées, il quitta les affaires. C’était en 1818. Les Chambres lui votèrent, comme récompense nationale, une dotation de cinquante mille livres de rente qu’il accepta, mais pour en fonder, le jour même, un hospice dans la ville de Bordeaux. Et il n’avait pas de fortune !… Il reprit la présidence du conseil en 1820, à la suite de l’assassinat du duc de Berry, et mourut peu de temps après en 1822, universellement estimé.
En voyant la belle, la noble conduite du duc de Richelieu, à l’occasion de la dotation dont il fut l’objet, il m’est impossible de ne pas faire certains rapprochements que l’esprit de parti ne permit même pas, dans le temps, de signaler à l’attention publique.
Le général Lafayette, on se le rappelle, fut un des adversaires les plus acharnés, lui trentième, de la fameuse Indemnité du milliard, proposée dans l’intérêt de l’émigration. Il s’éleva, avec autant de force que de raison, contre ce projet de loi qui passa à la presque unanimité des voix, malgré les efforts persévérants d’une éloquente et courageuse minorité. Lafayette avait certainement prévu ou dû prévoir d’avance ce résultat évident, il luttait alors avec d’autant