Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/188

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n’annonçait ni esprit ni caractère, était un homme excessivement fin et adroit ; il a su, sous tous les gouvernements, se maintenir sur l’eau, et les divers ministres qui se sont succédé au pouvoir lui ont toujours confié de hauts emplois.

Il y a des hommes qui ressemblent à des plaques de liège que l’on enfonce du pied dans l’eau ou dans la boue, mais qui, quoi que l’on puisse faire, reviennent toujours à la surface.

Courtisan sous l’empire, M. Capelle qui a débuté, dit-on, par être comédien et qui n’a dû son entrée dans la carrière administrative qu’à la protection d’une des sœurs de l’empereur, dont il avait attiré l’attention par sa belle tenue, sa figure et sa jeunesse, M. Capelle est demeuré courtisan sous la monarchie légitime ; c’est le rôle qu’il devait préférer quand il était acteur, car il le joue à merveille. À l’époque du ministère Decazes, il se trouva bien un peu embarrassé, mais, aidé par le génie de l’intrigue que nul ne possédait mieux que lui, et grâce encore à la circonstance que voici, il fut bientôt raffermi sur ses étriers.

Les princes, ne voyant pas d’un bon œil la politique constitutionnelle de Louis XVIII, avaient jugé à propos, par l’entremise de quelques affidés, d’exercer une contre-police, qui, par des rapports exagérés, souvent même absurdes, cherchait à faire croire au comte

    quelques années après par suite de l’amnistie et mourut oublié. — Le baron Capelle était l’oncle de Marie Capelle, qui, devenue Mme Lafarge, fut malheureusement célèbre.