Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vait pas et ne voulait pas tolérer davantage. À quoi la baronne répondit, le sourire aux lèvres : « Mais, général, je vous trouve vraiment singulier : pendant plusieurs années ces visites ont paru vous plaire, vous amuser, et maintenant vous ne voulez plus les souffrir ? Eh bien, elles continueront comme par le passé ; ce qui vous semblait du meilleur goût il y a quelques mois ne peut pas être mal aujourd’hui, et je vous engage, si vous voulez la paix, à laisser faire ce que vous ne pouvez empêcher. » Le général se tut, mais le lendemain, de bonne heure, il avait loué un appartement de garçon, non loin de celui que sa chère moitié occupait dans un des plus beaux hôtels de la rue de la Chaussée d’Antin ; dès lors, il n’y eut plus entre eux la moindre relation. Seulement, dans l’intérêt de sa fortune compromise, le général surveilla de près la conduite de Mme Bachelu, qui continuait de manière onéreuse ses anciennes habitudes de galanterie. Dans le but de mettre un terme à ce triste commerce, celle-ci fut surveillée, et une certaine nuit elle fut surprise flagrante delitto par sa fille, oui, sa fille elle-même, et par son gendre, le duc d’Otrante, qui, pour cette expédition, s’était un instant raccommodé avec la duchesse dont il vivait séparé.

Tout cela est bien dégoûtant, bien honteux, et malheureusement tout cela est vrai. La plupart des détails que je viens de raconter m’ont été fournis, pour ainsi dire jour par jour, par la victime elle-même.

À la suite de ces sales intrigues, l’époux offensé se