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LIOLA.


Les miens sont tombés ! mais leur chute
A pour toujours épouvanté
Le peuple qui nous persécute !
Ah ! la barbarie en vain lutte
Contre le droit, la vérité !

Je descends d’une noble race :
Mes pères sont morts pour la croix,
Pour la croix du Christ qui terrasse !
Toujours j’ai marché sur leur trace
Et, comme eux, je meurs, mais je crois !

Pourquoi craindrais-je le martyre ?
Mes nerfs tendus sous votre fer
Peuvent vibrer comme une lyre ;
Mais dans son céleste délire
L’âme triomphe de la chair !

Tout pour le supplice est prêt : les haches rougies
S’attachent en colliers ; l’arbre de la douleur