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AUX MILLE ÎLES.


S’enroule en plusieurs tours au cou qu’il environne
Comme un lierre ceint l’arbre en ses liens de fleurs.
Autour de sa ceinture une écorce flottante
Se déploie en longs plis et touche ses genoux.
Et c’est ainsi paré, l’âme tout à l’attente,
Qu’est remis Lionel, le soldat fier et doux,
À Liola, qu’un père a laissée orpheline.
Et comme la liane embrasse le cyprès,
La fille de Walha vers Lionel s’incline
Et sur son bras s’appuie, à ses amers regrets,
Mêlant le divin miel que verse l’espérance.
Le peuple à cette vue applaudit à grands cris :
C’est une adoption, c’est une délivrance !
La hache est enterrée et les pleurs sont taris.
La haine tout à coup en amour est changée.

La vierge et Lionel par un sentier fleuri
Descendent lentement la colline ombragée,
Et la tribu les suit, le cœur tout attendri.
Comme à ce couple heureux a souri la nature !