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LA PÊCHE.

À ses accents brûlants, jusqu’au fond de son être :
Quelle force d’aimer dans cette enfant des bois !
Comment tant de grandeur avait-elle pu naître
Parmi ces Indiens si cruels et si froids ?
Ah ! n’était elle pas une perle cachée
Dans cette obscurité de parages lointains ?
Et lui, qui l’obtenait sans l’avoir recherchée,
En sentait tout le prix, bénissait ses destins.
Il trouvait dans son cœur de suaves paroles,
Un baume plus divin que celui de l’amour.
Elle lui répondait : « Toi seul, tu me consoles.
Il semble en t’écoutant que je pressens le jour.
Parle : tout autre accent que le tien m’importune.
De quel astre inconnu tombe cette lueur ?
Plus douce que, le soir, un rayon de la lune,
Elle éclaire ma nuit, adoucit ma douleur ! »

Cette pure clarté, pénétrant dans son âme,
Émanait du soleil d’une divine foi.