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LA PÊCHE.

Ainsi que les plaisirs accourent à souhait
Danser autour du cœur leurs éternelles danses.

Le cortège se rend à l’endroit du départ.
L’épouse, enveloppée en son filet de toile,
Précède les pêcheurs portant chacun un dard
Et des flambeaux de pin pour luire avec l’étoile.
L’esquif qui la reçoit, tout paré de couleurs,
Suivi de vingt canots, passe au milieu des îles
Qui, rochers menaçants ou frais bouquets de fleurs,
Semblent des manitous les féériques asiles.
Mais le fleuve apparaît bientôt dans sa grandeur
Et l’œil salue au loin sa nappe immaculée
Dont les replis d’argent avec tant de splendeur
Se déroulent à travers les monts et la vallée.
Comme un mur, sur ses bords, croissent des bois mouvants
Qui baignent dans les flots leur rameau séculaire ;
Au fond de quelque baie, à l’abri des grands vents,
S’entr’ouvre des oiseaux l’aile triangulaire.