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LE SACRIFICE.

Et que de songes d’or se bercent leurs esprits !
Et toi, bruit solennel de la chute, repose
Un instant ces deux cœurs par le malheur aigris.
Endors-les à ton chant, comme en ses bras la mère
Endort l’enfant rieur de ses tendres accents :
C’est le dernier sommeil de leur vie éphémère,
Leur dernière caresse aux rêves caressants.

Comme le ciel s’emplit de paix et de ténèbres,
Leurs sens sont pénétrés de calme et de repos.
De leurs esprits s’enfuient les images funèbres
Et Liola bientôt étouffe ses sanglots ;
De Lionel l’âme est triste, mais résignée,
Et le sourire effleure encor ses pâles traits.
De célestes lueurs sa paupière est baignée :
Ah ! c’est que sa pensée, oubliant ses regrets,
S’envole, comme au ciel l’hirondelle s’élance !
À l’heure des adieux, il veut encor revoir,
Par delà l’océan, son doux pays de France,
Baiser sa mère ainsi qu’il le faisait, le soir,