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Scène VII.

LÉANDRE, NIGAUDIN.
NIGAUDIN.

Je vais chercher une chaise… Que je suis content donc qu’on m’ait laissé seul ici !… (Il s’assied.)

LÉANDRE, à part.

Le voilà établi !

NIGAUDIN.

Ils seront long-tems ; tant mieux !

LÉANDRE, à part.

Tant pis !

NIGAUDIN.

C’est que je mourais d’envie d’essayer aussi, moi, de faire une partie avec lui. (Il place un fauteuil en face, et rit.) Eh ! eh ! eh ! eh ! il a l’air de me fixer.… C’est de l’émail, ça ! (Il veut toucher l’œil de l’automate.) Ciel ! j’ai cru qu’il allait me mordre. Ce que c’est que l’idée !… C’est une machine bien faite, au moins !… Quoique ça, on voit bien ce que c’est ! Il est bien couvert ! Il y en a pour de l’argent ! (Il touche l’habit et le turban.) Ah ! c’est du faux ! Comme on est dupe, pourtant ! Me v’là bien ; commençons.

AIR : Aimé de la belle Ninon.

Je ne sais rien, j’en fais l’aveu :
Mais peu m’importe ; et je me flatte
Que je connais assez le jeu
Pour jouer avec l’automate ;
Car cette machine à ressorts,
C’est tout simplement, je parie,
Une espèce de bête.… Alors
Je peux bien faire sa partie.

(LÉANDRE lui donne un coup de pied.)

Qu’est-ce que c’est que ça, donc ? C’est comme s’il m’avait donné un coup de pied… Est-ce qu’il