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les galères de dunkerque

ne fussions bons amis. Nous étions cinq réformés sur notre galère, qu’il ne chagrinait jamais. Au contraire, il nous faisait mille amitiés.

Chacun sait qu’en cette année-là la reine d’Angleterre fit sa paix particulière avec la France et qu’entre autres articles, il y fut stipulé que les Anglais prendraient possession
Galère sensile dans le port.
(Bibliothèque Nationale. Estampes.)
de la ville, fortifications et port de Dunkerque, jusqu’à sa démolition et comblement du port. En conséquence, les Anglais vinrent à Dunkerque au mois de septembre, avec quatre à cinq mille hommes, s’emparèrent de la ville, forts et citadelle, que la garnison française évacua. Mais la marine de France était si dénuée qu’on ne pouvait armer les galères pour se mettre en mer[1]. Ainsi la France convint avec la reine d’Angleterre que les galères, avec leurs équipages et chiourmes, resteraient dans le port

  1. La correspondance du sous-secrétaire de la marine confirme l’assertion de Marteilhe que les galères étaient hors d’état, sans de coûteuses réparations, de sortir de Dunkerque. (Archives de la Marine, B6 45.)