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les galères de marseille

qu’il avait signée. Cela fait, le commissaire ordonna à un argousin de nous déchaîner entièrement, ce qui fut incontinent fait, et ledit commissaire, ayant remis tous nos passeports au patron Jovas, lui dit qu’il le chargeait de nos
Galère patronne à la rame.
(Bibliothèque Nationale. Estampes.)
personnes et qu’il nous pouvait emmener dans sa barque et partir le plus tôt possible[1]. Nous sortîmes donc de l’arsenal, libres de tous liens, et suivîmes comme un troupeau d’agneaux notre patron, qui nous mena à l’endroit du quai où était sa barque. Nous nous mettions en devoir d’y entrer et de descendre à fond de cale, où il n’y avait rien que du sable pour ballast, mais le vent était contraire

  1. Une dépêche du 5 juillet approuvait la conduite des autorités marseillaises. « Sa Majesté vous recommande, y lit-on, d’examiner avec l’exactitude la plus scrupuleuse par les certificats des consuls de la nation si les galériens auront bien suivi les engagements de leur soumission et les routes qu’auront tenues ceux des religionnaires qui se seront fait débarquer plus près de nos côtes. » (Archives de la Marine B6 46.)