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Page:Marteilhe - La vie aux galères, 1909.djvu/93

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les galères de dunkerque


L’espalmage de la Galère.
Gravure de Corn. de Wael.
(Bibliothèque Nationale. Estampes.)
que des doigts ; puis le bras, puis la tête, puis une jambe, puis les deux jambes, ensuite tout droit sur leurs pieds ; puis on leur fait à tous ouvrir la bouche, puis tousser tous ensemble, s’embrasser, se jeter l’un l’autre à bas, et encore diverses autres postures indécentes et ridicules, et qui, au lieu de divertir les spectateurs, font concevoir aux honnêtes gens de l’horreur pour cet exercice, où l’on traite des hommes, et qui plus est, des hommes chrétiens, comme s’ils étaient des bêtes brutes. Ces sortes d’exercices, comme j’ai dit, arrivent fréquemment dans l’hiver comme dans l’été.

Lorsque le mois de mars vient, ces occupations se multiplient chaque jour par de nouvelles fatigues. On ôte du fond de cale toute la saure : c’est le lest ou ballast de la galère, qui est tout de petits cailloux gros comme des œufs de pigeon. Tous ces cailloux se montent du fond de