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autour de peyreleau

Un deuxième chemin, plus direct et non moins beau, conduit à Saint-Michel : c’est celui de la corniche du causse Noir, au-dessus même de la vallée de la Jonte.

Le sentier porte d’abord le nom de côte Saint-Jean. L’ascension commence au sortir de Peyreleau et est faisable pour les bêtes de somme, heureusement, car elle est bien rude.

Pour un amateur de géologie, ces pentes taillées presque à pic et où viennent affleurer les diverses assises des terrains jurassiques sont particulièrement intéressantes.

On atteint, au bout d’une heure et demie, le sommet de la côte, situé à 862 mètres d’altitude. Le pont du Rozier semble un objet microscopique, à 1,500 mètres de

Saint-Jean-de-Balmes. – Phot. Chabanon.


distance et 470 mètres de profondeur. Les chevaux ou mulets ne peuvent, actuellement, pousser plus loin.

Une surface plane de quelques centaines de mètres carrés s’avance en forme de promontoire entre la vallée de la Jonte et le grand ravin dit de Malbouche, qui nous sépare d’Aleyrac ; on y jouit d’une vue admirable, inférieure toutefois à celle du point 815, sur la vallée du Tarn et sur la pointe du causse Méjean, qui s’écroule de près de 600 mètres de hauteur à la jonction des deux cañons.

Vues de là, les routes d’en bas ont l’air de simples fils blancs tendus en travers d’un mur gris ; passants et véhicules paraissent d’enfantins jouets de plomb.

Le chemin direct de Saint-Michel suit le sommet de la falaise qui domine la Jonte, et contourne au début un court mais profond ravin.