Beaucoup d’autres gorges du même genre, mais de moindres dimensions,
existent dans les montagnes Rocheuses (grand cañon du Snake River [140 à
230 m. de profondeur, 80 kil. de longueur], Shoshone cañon [250 m. et 20 pl.],
Lodore cañon du Green River [636 à 914 m. et 32 kil.], etc.), Le cours supérieur
du Colorado traverse huit ou neuf cañons longs de 24 à 240 kilomètres, etc. Les
gorges du Caucase et des Alpes, les barrancas du Mexique, des Andes et des
Pyrénées, les cluses du Jura, ne sauraient être comparées à ces vastes avenues,
tant à cause de leurs proportions réduites que parce qu’une seule de leurs parois
le plus souvent est taillée en mur, l’autre restant disposée en pente douce comme
le penchant d’une montagne normale.
Grand cañon du Colorado (coupe théorique au confluent du petit Colorado).
(Communiqué par le Club alpin.)
Mais la France possède aussi ses cañons dans les vallées du haut Tarn, de la
Jonte, de la Dourbie, de la Vis, de l’Ardèche, moins creux, moins colossaux,
moins sauvages que ceux de l’Arizona, plus verdoyants toutefois, plus gais,
presque aussi surprenants par l’antithèse que leur gracieuse fraîcheur fait avec
la désolation du causse chauve.
Et ce n’est pas le pittoresque seul, avons-nous dit, qui appelle l’attention sur
Grand cañon du Colorado (coupe théorique près de la vallée de Toroweap).
(Communiqué par le Club alpin.)
cette région ; de très singuliers phénomènes géologiques s’y manifestent aux savants.
Une des particularités de la géographie physique des Causses, c’est leur régime hydrographique. Les grandes rivières n’ont pas d’affluents à ciel ouvert : les eaux des pluies sont absorbées à la surface des Causses par les gouffres ou avens (abîmes) ouverts dans le calcaire, entre 800 et 1,200 mètres d’altitude ; elles circulent dans les entrailles des plateaux, parmi les cavités et les conduits souterrains qui sillonnent la masse interne et la font ressembler à une éponge ; puis, au contact de nappes d’argile, elles ressortent au fond même des basses vallées, au niveau des rivières (entre 300 et 600 m. d’alt.), sous la forme de