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les cévennes

Vigan. Le cañon, appelé Pas de l’Ase, cesse à 662 mètres d’altitude, un peu avant le hameau de Randavel, après 4 kilomètres de développement.

Là encore se trouvent d’intéressantes grottes, fouillées par M. Jeanjean ; la grotte de Luc et celle du Puech-Buisson, près du château d’Espinassous.

« Les grottes d’Espinassous, comme celles de Trèves, appartiennent évidemment à l’époque néolithique, quoiqu’elles ne recèlent aucun objet en pierre taillée ou polie[1]. »

À Randavel même, une autre grotte, la Grotte obscure, découverte en 1877, a donné des squelettes humains entiers ; la plus grande salle, décorée de belles concrétions, aurait, dit-on, 70 mètres de longueur sur 35 de largeur.

Après Randavel, la route tourne à l’est, dépasse la Moline, et, par de nombreux détours, s’élève sur le plateau de Camprieu, à la pointe duquel elle longe le beau domaine du château de Coupiac, magnifiquement posé en vedette entre Bramabiau et le Trévesel, entre la Croix de fer au nord et le Suquet au sud. L’un de ces détours traverse le torrent de Bramabiau à mi-distance entre son confluent avec le Trévesel à l’ouest et Saint-Sauveur-des-Pourcils. Un chemin de 1,200 mètres de longueur conduit à ce village, dont les mines de plomb méritent une mention. (La mairie de Saint-Sauveur est à Camprieu ; la commune a 467 hab., dont 278 aggl.)

Connues depuis très longtemps, ces mines n’avaient été l’objet que de simples travaux de recherche avant la concession faite à M. Joly le 11 août 1862. À partir de cette époque, l’exploitation a été activement menée, et une usine créée à la Moline pour le traitement du minerai. On connaît aujourd’hui, dans toute l’étendue de la concession (2,429 hect.), plus de 20 filons de directions différentes traversant des schistes, des grès et des calcaires. Le minerai, dans une gangue de quartz et de barytine, renferme du plomb argentifère et du cuivre pyriteux. L’absence de moyens de communication économique et les difficultés de transport ont jusqu’ici empêché ces gisements de prospérer comme le comporterait leur richesse. Mais la création toute récente des diverses routes qui viennent d’être décrites ne manquera pas de leur être profitable.

De Saint-Sauveur-des-Pourcils un chemin de piétons conduit à Camprieu par le vallon, et en vue de l’alcôve merveilleuse de Bramabiau, qu’on ne se lasse jamais d’admirer.

Mais nous retrouvons des sites déjà visités, et avant de gagner le versant sud des Cévennes, les gorges de la Vis et de l’Hérault, il nous faut encore une fois revenir à Millau pour connaître le Larzac.




  1. Une Nouvelle Excursion géologique dans les hautes Cévennes ; Grottes de Lanuéjols ; Mém. de l’Acad. du Gard, pour 1875. Nîmes, 1876, 16 p.