du xiie siècle, était celle d’une abbaye fondée en 804 par saint Guillaume, comte de Toulouse, duc d’Aquitaine et de Septimanie, petit-fils de Charles-Martel, et dont le souvenir est resté populaire, grâce à plus d’une histoire surnaturelle. Le beau cloître est en grande partie détruit ; ses colonnettes et chapiteaux ont été transportés dans une maison d’Aniane[1]. Ce Guillaume fut terrible aux Sarrasins. En 793, il les arrêta devant Carcassonne ; en 797, il leur reprit Narbonne, puis Barcelone. La guerre le fit misanthrope, la misanthropie le fit moine, le moine créa l’abbaye ! Il mourut le 28 mai 812 (ou 813) ; et quand ses yeux se fermèrent,
Saint-Jean-de-Buèges. — Phot. G. Gaupillat. (Communiqué par le Club alpin.).
les cloches, d’elles-mêmes, sans qu’aucun bras tirât les cordes, sonnèrent d’une manière extraordinaire. La légende (fixée au xiie siècle dans le cycle de chansons de geste intitulé : Guillaume au Court Nez ou Fiérabrace) illustra son nom et le transforma en pourfendeur de géants : l’un, nommé Isoré, fut tué à Paris même, au lieu dit depuis la Tombe-Issoire ; un autre fut précipité du sommet d’un rocher voisin de Saint-Guilhem, où les ruines du château de Verdus ou de don Juan s’appellent encore le cabinet du géant, etc. (Ce château remonte, paraît-il, au ixe siècle.)
Vers 1162, les moines entourèrent le couvent de fortifications, dont une partie subsiste.
- ↑ V. l’abbé Léon Vinas, Visite rétrospective à Saint-Guilhem-du-Désert ; Monographie de Gellone ; Montpellier, Séguin, 1875, in-8o ; – Histoire, antiquité et architectonique de l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert. 1838, in-4o ; V. baron Taylor, etc., Languedoc, t. II, 2e partie, p. 255 à 257 bis.