« On dirait nue cité antédiluvienne pétrifiée dans le grand naufrage. »
(M. Mazon, Un Roman à Vals.)
« Au milieu de ces masses bizarres, qu’on prendrait pour des fortifications
restées debout après un tremblement de terre, se trouvent des sentiers étroits,
tapissés de verdure et ombragés d’arbustes sauvages, de chèvrefeuilles et de
clématites gigantesques, qui n’y laissent pénétrer qu’un demi-jour.
« Ces couloirs conduisent tantôt sous un pont naturel qui rappelle le pont
d’Arc, tantôt dans un cirque de 15 à 20 mètres de diamètre, tantôt dans un
délicieux boudoir. Mais soyez circonspect en vous aventurant dans ces retraites
mystérieuses, qui vous invitent aux plus douces rêveries. » (J. Dalmas, Itinéraire du géologue dans l’Ardèche. Paris, 1872, in-8o.)
« À chaque pas que l’on fait, des grottes, des portiques, des ponts naturels,
des rochers penchés ou écroulés les uns sur les autres, tantôt tout blancs, tantôt
couverts de verdure, apparaissent comme une espèce de fantasmagorie à travers
le feuillage des chênes, où, sous l’ombrage mystérieux, mille accidents de
lumière produisent des effets ravissants. » (J. De Malbos, dans l’Annuaire de Largentière de 1855.)
« On a proposé de faire dériver Païolive de Pagus Helviorum, ce qui me paraît à la fois un peu ambitieux et d’une justification difficile au point de vue
historique et géographique.
« L’étymologie Pagus olivarum (bois des Oliviers) a été proposée, fort timidement d’ailleurs, par un ingénieux chercheur ardéchois.
« Toutefois cette étymologie a pour elle une certaine vraisemblance et un rapprochement des plus naturels entre la forme latine et la forme actuelle du nom
de Païolive. Enfin il existe peut-être une certaine analogie de forme et de consonance entre les mots patois peyro levado, pierre levée, en breton peulven, et
le nom de Païolive.
« Dans sa plus grande longueur, c’est-à-dire du nord-ouest au sud-est, de Combevie à la Bouvière, le Bois-de-Païolive n’a que 4 à 5 kilomètres en ligne droite,
et dans sa plus grande largeur, de l’ouest à l’est, il a environ 3 kilomètres et demi.
« Sa superficie, qui représenta environ 1,500 hectares, est divisée en une
quantité de parcelles, dont les plus grandes ne dépassent pas 6 à 8 hectares pour
le même propriétaire.
« Païolive a conservé quelques chênes assez forts dans certains quartiers,
qu’ils décorent admirablement. Mais je n’en ai pas rencontré qui ait plus de
1m,20 à 1m,50 de circonférence. » (P. d’Albigny.)
Le chaos du Bois-de-Païolive est partiellement esquissé sur la carte de l’état-major au 80,000e (feuille d’Alais, no 209, angle nord-est), entre les Vans, la
rivière du Chassezac (V. p. 287) et Berrias ; mais son nom n’y figurait pas avant
1885, quoique la chapelle Saint-Eugène y soit inscrite. (V. ci-après.)
Si sa surface a plus d’étendue que celle de Montpellier-le-Vieux, ses cirques
et monuments naturels sont de dimensions Bien moindres, à peu près dans la
proportion du simple au triple, soit 30 mètres au lieu de 100 pour les plus
hautes roches. Dans les détails, écoutons encore MM. Lequeutre et d’Albigny :
« Figurez-vous une immense table de calcaire à grain très fin, qui, soulevée par de gigantesques pressions latérales, se serait étoilée en retombant sur place, et dans les fissures de laquelle se serait développée une magnifique végétation. Entre des roches grises aux strates régulières, modelées par le gel, par les eaux,