la période jurassique finissent les émanations magnésiennes qui ont imprimé aux dépôts de cette période un caractère si particulier[1]. »
Infra-lias. — « Dans toute la région des Causses, l’infra-lias est généralement caractérisé par la prédominance des sédiments chimiques : argiles vertes pures, calcaires magnésiens géodiques, cargneules barytiques, etc. ; ces dépôts ont un faciès minéralogique qui rappelle celui des roches du trias et qui dénote un ensemble de circonstances peu favorables au développement de la vie. » (Fabre, la Tessonne.)
Aussi ces deux formations furent-elles longtemps confondues par les géologues : une petite coquille, l’Avicula contorta, les distingue.
L’Avicula contorta a été découverte en 1848 par le général Portlock, en Irlande. M. Hébert ne l’a trouvée en France qu’en 1862 : elle était donc inconnue à Émilien Dumas, qui comprit dans le trias la zone qu’elle caractérise[2].
L’Infra-lias se compose des étages rhétien et hettangien.
Le rhétien comprend la zone à Avicula contorta (calcaires jaunes) : des grès, des marnes noires, des schistes ; il correspond au grès infra-liasique de Dufrénoy et d’Élie de Beaumont. La constitution minéralogique de ses roches est très variable : on y rencontre peu de fossiles. (Jeanjean.)
Dans l’hettangien il y a : la zone à Ammonites planorbis (calcaires gris parfois dolomitiques), qui manque à la montagne de la Tessonne (causse de Blandas, près du Vigan), à Mende et au col de Montmirat ; — les dolomies infra-liasiques grises, épaisses de 100 à 200 mètres et abondantes dans les bassins des Gardons de Mialet et d’Anduze ; — un calcaire jaune foncé parfois dolomitique, métallifère, caverneux, nommé brun de capucin en 1854 par Koechlin-Schlumberger[3] : c’est le terrain de Bramabiau ; ce calcaire est une vase solidifiée, chargée d’oxyde de fer et de petits grains de quartz, parfois dolomitique sans fossiles ou traversé de veines de chaux carbonatée.
Lias (sinémurien, liasien, toarcien). — Le sinémurien (lias inférieur), épais de 200 mètres, est représenté par la zone à Gryphæa arcuata (lias bleu des Anglais, calcaires compacts gris) et par la zone à Gryphæa obliquata (calcaire compact dur).
Il atteint 300 mètres d’épaisseur près d’Alais et plus de 200 mètres vers Millau.
Le liasien (lias moyen) se subdivise en zone à Ammonites fimbriatus (calcaire compact à Mende, Meyrueis, Lanuéjols, du causse Noir) et en zone à Ammonites margaritatus (marnes noirâtres).
Au toarcien (lias supérieur) appartiennent : la zone à Possidonia bronni (schistes noirs bitumineux, lignites), la zone à Ammonites bifrons (marnes calcaires, ammonites pyriteuses) et la zone à Ammonites aalensis et opalinus (marnes grises). Dans le Gard, marnes noires bitumineuses et schisteuses avec bélemnites[4]. Les marnes bleues du toarcien atteignent 100 mètres à Meyrueis, Trêves, Millau, la Canourgue, Marvejols, Mende, Alais, pic Saint-Loup, etc. (marnes supra-liasiques de Dumas). Elles divisent quelquefois les parois des Causses en deux étages, séparant le lias de l’oolithe. (Dufrénoy et de Beaumont.)
- ↑ 1. Parran, Bull. de la Soc. géologique, 6 mai 1878, 3e série, t. VI, p. 564.
- ↑ V. Dieulafait, Zone à Avicula contorta et infra-lias ; Bull. de la Soc. géologique, 2e série, t. XXV, p. 428.
- ↑ Bull. de la Soc. géologique, 2e série, t. XII, p. 608.
- ↑ Hébert, Bull. de la Soc. géologique, 2e série, t. XVI, p. 905.