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les cévennes

du grès vosgien. » (Fabre, Observations sur le terrain permien supérieur de la Lozère et de l’Aveyron, Matériaux, 3e note.)

« La série permienne de Lodève offre, du haut en bas, les termes suivants : schistes de Lodève, 27 mètres ; dolomies, 22 mètres ; conglomérats et grès, 42 mètres.

« C’est dans le schiste ardoisier que se trouve la flore bien connue de Lodève, contenant les Walchias avec des fougères. D’après ses affinités, cette flore paraît correspondre à la partie moyenne de l’étage permien. On a également rencontré à Lodève un reptile Aphelosaurus. » (De Lapparent, p. 843.)

Terrains secondaires. — Trias. — « Près de Lodève, à Fozière, des empreintes d’un labyrinthodonte (Chirosaurus Barthi) se rencontrent dans un grès que les auteurs rapportent au grès bigarré. Un calcaire dolomitique caverneux et des calcaires schisteux séparent ce grès des marnes bariolées, contenant de puissants amas de gypse saccharoïde. À Roujan, les gypses sont recouverts par des cargneules. » (De Lapparent, p. 893[1]. )

Les filons de blende (sulfure de zinc), à Saint-Laurent-le-Minier (près Ganges), se trouveraient dans le trias, d’après M. Sarran.

Lias et jura. — Les formations secondaires des Causses, épaisses de 1,000 mètres, se composent « d’une longue série de calcaires, de dolomies, de marnes et de schistes argilo-calcaires, alternant ensemble et formant un tout tellement lié qu’il est souvent très difficile d’y établir de bonnes coupes naturelles. » (E. Dumas.)

En beaucoup de points, les failles ont relevé le niveau du terrain, si bien que les causses où il y a le plus de couches différentes ne sont pas toujours les plus hauts, — que certaines zones géologiques supérieures se trouvent à un bas niveau, — et que des strates d’âge plus ancien se rencontrent à une plus grande altitude.

La cause en est due aux dénivellations produites par les cassures.

Par exemple, entre Florac et le col de Montmirat, l’Eschino d’Ase, à 1,235 mètres d’altitude, sur la rive droite du Tarn, appartient au bajocien, tandis que, sur la rive gauche, le sommet du causse Méjean, à 1,070 mètres, en face du Mas Rouchet, présente des assises oxfordiennes. (Fabre.)

L’inclinaison des couches, les différences de profondeur des mers jurassiques, l’inégalité des érosions postérieures, ont aussi beaucoup influé sur les grandes variations d’altitude d’une même couche.

C’est ainsi que le lias est 300 ou 400 mètres plus bas à Millau qu’à Florac, Meyrueis et Saint-Félix-de-l’Héras (Larzac), par exemple ; — que le corallien se trouve entre 500 et 900 mètres de part et d’autre de l’Hérault, tandis que l’oxfordien couronne le causse Méjean à 1,000 mètres et plus ; — que l’infra-lias de Camprieu et de Bramabiau s’élève à 1,028 mètres, alors que le bathonien tombe à 750 mètres sur le Larzac, etc. Mais bien peu de ces anomalies sont expliquées dans le détail d’une façon satisfaisante, et très nombreux restent les problèmes stratigraphiques à résoudre.

La dolomie est une des roches les plus caractéristiques de la région : ses escarpements et ses découpures font l’admiration du touriste.

Il y en a plusieurs niveaux : on en trouve dans le lias, le bajocien (oolithe inférieure), le bathonien (grande oolithe) et le corallien (à Ganges). Mais « avec

  1. V. Coquand, Bull. de la Soc. géologique, 1re série, t. XII, p. 127.