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Page:Martel - Les Cévennes et la région des causses, 1893.djvu/368

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les cévennes

par conséquent selon le degré d’imbibition de la zone de roches qui surmonte la couche imperméable. Ainsi, aux environs du Monna (vallée de la Dourbie), aux alentours de Florac, dans la vallée du Buèges (source de Méjanel), beaucoup de fontaines voient la hauteur de leurs points de débit varier de plusieurs dizaines de mètres suivant la quantité d’eau tombée du ciel. Ce ne sont pas des sources intermittentes : c’est simplement l’effet de la variation de hauteur et de la quantité d’eau emmagasinée dans les fissures de la roche. Ceci explique pourquoi l’on voit souvent, au-dessus de la bouche normale d’une fontaine de

Grotte du SERGENT


ce genre, une sorte de lit de torrent remonter, assez haut quelquefois, la pente du causse : ce lit à sec jalonnne réellement les déversoirs adventices.

La grotte du Sergent (V. p. 222) démontre la justesse de cette hypothèse : c’est tout simplement, la bouche supérieure d’une fissure où l’écoulement ne se manifeste (quatre à quinze jours par an) qu’après les grandes pluies d’hiver. En temps ordinaire, l’eau accumulée, emmagasinée dans la fracture, alimente la source de Cabrier (au bord de l’Hérault), à 120 mètres plus bas. Le Sergent n’est qu’un trop-plein que la nature du terrain et la disposition des lieux ont ouvert en grotte.

Dans une étude sur le causse de Mende, M. Fabre déclare qu’« on doit s’attendre à trouver sur le pourtour du causse une source partout où l’on rencontre une faille ; et inversement la présence d’une source sera le signe infaillible de l’existence d’une faille correspondante. »