64.
SUR TAURUS.
Indécis sur le choix où tu dois t’arrêter,
Avocat ou rhéteur, quel parti vas-tu prendre ?
A suivre une carrière on te voit hésiter,
Quand il serait pour toi plus que temps de quitter.
Taurus, crois-moi, c’est trop attendre ;
Déjà presque aussi vieux que Priam et Nestor,
A te fixer peux-tu tarder encore ?
La mort de trois rhéteurs t’offre un moyen facile
D’embrasser leur état aussi noble qu’utile.
Allons, rends-moi témoin de tes heureux essais…
Mais tu crains d’affronter les travaux de l’école ;
Eh bien ! près de Thémis tu peux avoir accès ;
La cour, en ce moment, regorge de procès,
Au point que Marsyas, y prenant la parole,
De son haut piédestal obtiendrait des succès.
Anime-toi ! trop longtemps tu diffères
A remplir tes devoirs d’homme et de citoyen ;
Sur ce que tu feras, toujours tu délibères,
Et bientôt, malheureux, tu peux n’être plus rien.
65.
CONTRE SALEJANUS.
Quelle sombre tristesse enveloppe ton front,
Salejanus ? Quel accident si prompt