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Sur des futilités l’esprit se rétrécit,
Et dans des jeux d’enfants s’épuise et s’amortit.
Qu’un autre pour la foule écrive ses ouvrages ;
Moi, des seuls connaisseurs je brigue les suffrages.

88.

CONTRE MAMERCUS.

Tu ne lis jamais rien et te prétends poète ;
Soit, pourvu que toujours ta muse soit muette.

89.

CONTRE GAURUS.

Bien avant dans la nuit tu pousses la débauche ;
Je t’excuse, Gaurus : Caton eut ce travers.
Tes vers n’offrent souvent qu’une grossière ébauche ;
Passe encore : Cicéron écrivait mal en vers.
A l’exemple d’Antoine, au sortir de la table…
Tu m’entends… Grâce à lui, je te crois pardonnable.
On te dit fort gourmand ; je n’ose te blâmer :
De tant d’Apicius tu peux te réclamer !
Mais tu voles au jeu : réponds avec franchise,
Pour un vice aussi bas, quel grand nom t’autorise ?