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Les annales des Claudius ?
Nous apprend-il ce qu’il faut croire
De cet écrivain déhonté
Qui de Néron défigura l’histoire ?
De Phèdre nous rend-il la mordante gaîté
Et sa naïveté caustique,
La douceur de Tibulle, ou du genre héroïque
La grave et noble austérité ?
Ou bien, dans un ouvrage arrangé pour la scène,
Fait-il rire Thalie, ou pleurer Melpomène ?
Le matin, parfois, le voit-on,
Digne ornement d’un cercle avoué d’Apollon,
Lire avec goût ses vers remplis d’un sel attique ?
Ou, du milieu du jour évitant la chaleur,
Errer, libre de soins, de portique en portique,
Puis, vers le soir, revenir en flâneur
Sous les hauts buis d’Europe aspirer la fraîcheur ?
Quels bains, quelle campagne honore sa présence ?
Mais, peut-être, son inconstance,
En dépit de l’été, dont il prévient la fin,
Aux thermes de Baya donnant la préférence,
Il s’embarque sur le Lucrin,
Qu’il traverse avec nonchalance ?
Enfin, Muse, dis-moi ce qu’il fait, ce qu’il dit ?
— Il rit.

21.

CONTRE UN MAITRE CRUEL.

Un esclave qu’au front son maître avait flétri,
Quand par les proscripteurs ce maître est poursuivi,