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Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/141

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19.

SUR UNE VIPÈRE CACHÉE DANS LA GUEULE D’UNE LIONNE.

Près du portique aux cent colonnes,
Au Platanon, à l’ombre des berceaux,
En bronze figurait, parmi des animaux,
La plus terrible des lionnes
Qu’anima jamais l’art sous ses hardis ciseaux.
Un jeune enfant, le bel Hylas,
Près du monstre prenait ses innocents ébats.
En folâtrant, dans sa gueule béante
Il plonge sa main imprudente.
Mais dans les flancs de ce monstre d’airain,
Un monstre plus cruel, une affreuse vipère
Dormait cachée : ô crime du destin !
Le reptile s’éveille ainsi que sa colère.
Le bel enfant, digne d’un meilleur sort,
Expie à l’instant même une erreur déplorable,
Dont il ne s’aperçoit qu’en recevant la mort.
Heureux si la lionne eût été véritable !

20.

SUR CANIUS.

Dis-moi, Muse, que fait mon ami Canius ?
Consacre-t-il à la mémoire