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L’haleine que le myrte ou l’oranger exhale,
La vigne qui blanchit sous ses rameaux en fleur,
L’herbe que la brebis a fraîchement broutée,
La campagne en été doucement humectée,
De l’ambre et de l’encens l’odorante vapeur,
Le souffle d’un enfant, la guirlande légère
Qui parfume le front de la jeune bergère,
N’ont rien de comparable, Ismène, à tes baisers,
Baisers délicieux de nectar arrosés,
Dont, hélas ! ta rigueur barbare
Comme à regret me fait le don ;
Que seraient-ils, grands Dieux ! dans un doux abandon,
Si tu t’en montrais moins avare !

66.

CONTRE ANTOINE.

D’Antoine et de Photin, par un forfait égal,
La mémoire à jamais vivra déshonorée.
Pompée et Cicéron sous leur glaive fatal
Ont vu tomber leur tête révérée.
Le premier illustra Rome par sa valeur,
Le second la charmait par sa noble éloquence :
Mais d’Antoine le crime excite plus d’horreur ;
Photin servait son maître : Antoine, sa vengeance.

77.

CONTRE BÉTICUS.

Béticus, c’est en vain que la pèche et la chasse
De la terre et des eaux t’apportent les tributs :