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Sont les tributs dont chaque jour
Tu crois devoir payer son mercenaire amour.
Sans cesse, de sa part, c’est nouvelle demande,
De la tienne, nouvelle offrande ;
Hier, en prétextant je ne sais quel besoin
Qu’il fit valoir avec adresse,
Il eut encor de toi (rougis de ta faiblesse !)
Cent écus d’or frappés au nouveau coin.
Bientôt, jusqu’à la peau pauvre brebis tondue,
Grâce à ton Lupercus, tu seras toute nue.

29.

À PUDENS.

Mes livres trop nombreux font tort à leur auteur :
Trop de vers à la fois rebutent le lecteur.
C’est de leur rareté que vient le prix des choses.
Ainsi nous préférons les fruits dans la primeur,
Et l’hiver à nos yeux double l’attrait des roses.
L’amant, que refroidit un trop facile accueil,
D’une prude, à tout prix, prétend dompter l’orgueil.
Quelques vers font à Perse un renom plus solide
Que n’en fait à Marsus sa longue Amazonide.
Toi, si de mon recueil un livre est sous tes yeux,
Suppose qu’il est seul : tu le jugeras mieux.

30.

À UN PÊCHEUR.

Porte loin de Baya tes filets imprudents,
Pécheur ; ignores-tu qu’un divin privilège