Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/205

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79.

CONTRE AFER.

Déjà fuit loin de toi ta soixantième année ;
Déjà le temps blanchit ta barbe surannée,
Et tu cours cependant la ville et les faubourgs,
Colportant au matin tes ennuyeux bonjours.
Des tribuns, des consuls escortant la litière,
Tu leur rends les devoirs d’un client mercenaire.
Dix fois par jour le mont Sacré
Te voit accourir hors d’haleine,
Du palais des Césars assiéger le degré.
Des plus illustres noms ta bouche est toujours pleine.
Laisse à nos jeunes gens tant de soins et de peine,
Afer, et vis en paix dans ton coin retiré ;
Rien n’est plus déplaisant qu’un vieillard affairé.

80.

À MATHON.

Tu ne quittais point ma campagne,
Et mon Tibur était plutôt le tien ;
Je te le vends, et doublement je gagne,
Mon cher Ma thon ; je t’ai vendu ton bien.

81.

CONTRE MATHON.

Déclamer, voilà ta folie,
Même durant la fièvre et ses accès brûlants :